Fariba Hachtroudi est une journaliste et écrivaine iranienne née à Téhéran en 1951. Petite-fille de Cheïk Esmaïl Hachtroudi, leader religieux constitutionaliste, fille du grand mathématicien et épistémologiste Mohsen Hachtroudi, Fariba est l’héritière d’une lignée d’hommes éclairés, démocrates et assoiffés de liberté. Son grand père s’est battu aux côtés des révolutionnaires de l’Azarbaïdjan en 1906. Député du premier et du second parlement de la Perse (et du Moyen-Orient) en 1909 et1910, Cheïk Esmaïl était un ennemi juré du dogmatisme religieux. La foi ne peut être que tolérance disait-il en se référant au Coran « pas d’obligation en matière religieuse… ». Suivant l’exemple de son père, dès son retour de Paris où il obtint son doctorat de topologie sous la direction du mathématicien Elie Cartan, Mohsen Hachtroudi dédia sa vie à la jeunesse de son pays. Défenseur d’une modernité respectueuse des valeurs humanistes, il se dressa contre les dérives de la monarchie des Pahlavi notamment la répression de la jeunesse par la Savak du dernier chah d’Iran. Un des chevaux de bataille du professeur Hachtroudi, autorité morale adulée par ses étudiants fut l’égalité entre l’homme et la femme. « La Bastille du XXe siècle est l’immense prison invisible qui oppresse les femmes à travers le monde ». C’est grâce à ce père admirable que Fariba s’est toujours sentie un individu avant de se sentir femme. Archéologue de formation, elle vit en France depuis son adolescence. C’est à Paris et via les ondes et les écrans qu’elle vit la révolution sanglante de l’Ayatollah (1979) que le peuple espérait démocratique. Dénoncer l’horreur est la première étape du combat qui s’impose à elle. Elle payera très cher ses engagements et sa lutte qui continuera, dit-elle, tant que sévissent les lois iniques de la théocratie et de la charia en Iran et ailleurs. La plupart de ses livres narrent les douleurs et les espoirs de l’Iran et des Iraniens. La plume est désormais la seule arme de cette militante des droits de l’homme.
Depuis 1995, Fariba Hachtroudi anime l'association humanitaire et culturelle MohsenHachtroudi/MoHa qui est à l'initiative du prix littéraire franco-indien Gitanjali dont la première édition a eu lieu à Pondichéry sous le haut patronage de l'Institut français et du consul général de France à Pondichéry. Madame Ségolène Royal, présidente de l'Association des régions francophones du Monde est la marraine de ce prix littéraire. Fariba Hachtroudi publie toujours des articles dans la presse européenne et américaine. Elle est également conférencière et blogueuse à Huffington Post.
Chez Ker, elle a participé au recueil collectif Le peuple des lumières, dans lequel une quinzaine de voix majeures de la littérature francophone aident un public adolescent à mieux comprendre le monde qui les entoure à travers la fiction.