Ghislain Devroede a fait ses études de médecine à l’Université de Louvain, en Belgique. En 1962, à l’age de 24 ans, il est parti se former aux Etats Unis, en chirurgie générale d’abord, en Pennsylvanie, en chirurgie colorectale, ensuite, au Minnesota, à la Mayo Clinic. Il y a aussi passé deux ans à faire de la recherche en physiologie et physiopathologie colorectale, dans l’Unité de Recherches Gastrointestinales. Il y a été le premier chirurgien admis dans un groupe de gastroentérologues, et a été le premier élève du professeur Sidney Phillips, qui allait plus tard, devenir le directeur de cette Unité, et l’éditeur de la revue Gastroenterology.
Les voies parallèles de l’amour de la recherche et de la recherche de l’amour, couplées à un succès professionnel relativement facile, et une vie personnelle plus laborieuse, l’ont conduit à une profonde remise en question, en rajoutant à la curiosité extérieure propre à toute approche scientifique, un travail d’introspection, qui s’est étalé sur de nombreuses années, sur le plan intellectuel, émotionnel et corporel, à travers la psychanalyse, le cri primal, diverses approches corporelles et l’hypnose Ericksonnienne, où il a obtenu un diplôme, au bout de trois ans de formation.
Ghislain Devroede est Professeur de Chirurgie à la Faculté de Médecine de l’Université de Sherbrooke, au Québec, au Canada, depuis le 6 janvier 1969. Il a gravi tous les échelons académiques et est devenu Professeur titulaire en 1976. Il a été nommé Professeur Associé après l’incorporation de ses activités médicales professionnelles. En 2013, il a été nommé professeur Mentor.
Il fait partie du petit groupe de professeurs, qui, depuis 25 ans, tentent non pas seulement d’instruire, mais d’éduquer les étudiants en médecine de l’Université de Sherbrooke à la relation malade-médecin, à travers des ateliers expérientiels. Bien entendu, son approche de la vie en général s’est transformée en ce qui a trait à la communication, l’amitié, l’amour, et, en général, la nature des relations humaines, y compris avec les malades. Avec ceux-ci, Ghislain Devroede a adopté le modèle le plus moderne de la médecine qu’est le modèle biopsychosociospirituel, en laissant tomber le modèle biomédical un peu trop scientiste, simpliste et passéiste. Il a ainsi découvert depuis trente ans l’impact épouvantable sur la santé que peut avoir un abus sexuel sur un enfant, a publié plusieurs études épidémiologiques sur la question, et écrit un chapitre dans une série, Progress in Brain Resarch, dans un livre qui s’intitule The scientific foundations of mind-body medicine, et est un collectif international. Il anime aussi des ateliers de communication non verbale avec des étudiants, des résidents, des chirurgiens en pratique, et des personnes qui ne font pas partie du milieu de la santé. Entre autres, il a fait de nombreux pictodrames en Belgique, en France et au Québec, où la peinture en ombres chinoises sert de moyen d’expression, et des ateliers sur les liens transgénérationnels, éducatifs et pas seulement chromosomiques, qui ont fait dire à Françoise Dolto que le corps de l’enfant, c’est la parole de l’histoire de ses parents.
Ghislain Devroede a bénéficié deux fois d’un congé d’éducation continue. En 1983, il est parti pendant un an étudier la psychophysiologie avec deux hommes, gastroentérologues, mais aussi psychanalystes, dans le service du professeur Bonfils, à Paris. En 1993, il a présidé le 1er congrès international sur le processus de guérison, à Montréal, qui a réuni 1 600 personnes autour du Dalai Lama. Il est parti dans la foulée de ce congrès travailler en France, au cours d’un second congé d’éducation continue, sur le thème général de « Psychanalyse et langage du corps », avec des femmes cette fois, dont Anne Ancelin Schützenberger, qui l’a initié à l’impact clinique des secrets de famille et des liens transgénérationnels. Il a ainsi appris à aider les sujets curieux de leur vie, ou en quête, à faire leur génosociogramme. En 1994, il a également présidé le second congrès sur le processus de guérison, aussi à Montréal, avec Dan Bar On, psychologue israélien réunissant autour de la même table descendants de victimes de l’holocauste et descendants de bourreaux nazis, et plus tard, Juifs d’Israel et Palestiniens. Etait également présent à ce congrès Sogyal Rimpoché, auteur du Livre Thibétain de la Vie et de la Mort.
Ghislain Devroede n’a pas remplacé une approche par une autre et a maintenu, en parallèle, sa productivité purement scientifique dans des revues avec comité de lecture, durant ces années, dans une tentative d’intégration des approches du vivant et de l’existence. Il a publié près de 300 articles scientifiques et donné près de 400 conférences un peu partout dans le monde.
Belge de naissance, il est naturalisé Canadien et naturalisé Français. Il a trois fils qu’il a mis au monde avec deux femmes différentes.. Sa compagne, Hélène Lucas est musicienne. Pianiste, elle enseigne au Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, et à La Chapelle Musicale Reine Élisabeth de Belgique, à Waterloo. Concertiste, elle a accompagné en récitals un peu partout plusieurs chanteurs dont Karine Deshaies et Stéphane Degout.
Ghislain Devroede a publié aux éditions Payot :
Ce que les maux de ventre disent de notre passé, 2002 ; Petite bibliothèque Payot (poche), 2003.
Ces enfants malades de leurs parents, 2003 (Avec Anne Ancelin Schützenberger) ; Petite bibliothèque Payot (poche) 2005 ; traduit en américain (Suffering in silence.The legacy of unresolved sexual abuse,Gestalt Institute Press, New Orleans 2005, 2d edition 2007) , en italien (Una malattia chiamata « genitori » ; Di Renzo Editore 2006), et en roumain en 2014.
Chacun peut guérir, 2009 ; Petite bibliothèque Payot 2011
Lettres d’un homme à un autre. Sur la condition masculine, 2012 (Avec André Petrowski).
Et aux éditions Saint-Germain-des-Prés :
Au commencement,1987 (poèmes)
Chez Ker, il a rédigé la postface scientifique de l'essai-témoignage de Virginie Tyou : Voyage en mer intérieure, une guérison par l'hypnose/